Mangas,  Shonen

L’Enfant et le Maudit ou le conte revisité façon manga

enfant-et-le-maudit-komikkuL’Enfant et le Maudit
Éditeur : Komikku
Auteur : NAGABE
Date de sortie du 1er volume : 09/03/2017
Nombre de volumes : 1 (en cours)
Prix : 7,90 €

 

Résumé

Il y a très longtemps, dans une contrée lointaine, existaient deux pays… “L’intérieur” où vivaient les humains, et “l’extérieur”, où habitaient des créatures monstrueuses qu’il ne fallait surtout pas toucher, sous peine de subir la malédiction. Cette histoire commence le jour où se sont rencontrés deux êtres qui n’auraient jamais dû se croiser…
Ils sont aussi différents que le jour et la nuit… Et malgré tout ce qui les sépare, malgré les ténèbres qui les entourent, ils vont écrire petit à petit une fable tous les deux…

Critique de L’Enfant et le Maudit #1

enfant-et-le-maudit-couleurKomikku continue de nous offrir toujours plus de jolis titres. Et L’Enfant et le Maudit ne fait pas exception, loin de là ! J’ai toujours du mal avec le genre attribué à telle ou telle série, et donc c’est un shonen. Je sais que cela est dû au magazine de prépublication mais moi ça me frustre. Car pour moi c’est un beau seinen !

Mais passons outre cet état d’esprit ! L’Enfant et le Maudit est un vrai bijou. Et une véritable prouesse artistique ! On se croirait face à un conte pour enfant. Mais attention, un conte qui n’a pas subi de censure, ou qui n’a pas été « adouci ». Entendons par là que la véritable histoire du Petit Chaperon Rouge par exemple n’est pas aussi gentillette qu’aujourd’hui. Non, les contes originaux sont beaucoup plus crus. Et durs.
Ici, je n’irai pas jusqu’à dire que c’est le cas, mais on s’en rapproche et fortement. Pourquoi ?

On nous offre un monde onirique original : un « Intérieur » et un « Extérieur ». On nous offre aussi une sorte de fable qui fait que de vraies personnes peuvent devenir des « Monstres ». Et au milieu de tout cela, une enfant : une fillette, qui semble avoir été abandonnée. Et pourtant, elle est recueillie par l’un de ces Monstres. Elle vit même avec lui, son innocence et sa naïveté sauvegardées. Très vite on nous fait comprendre que tout humain « sain », ne doit pas toucher ou être toucher par ces monstres, sous peine d’en devenir un à leur tour. Ce qui veut dire que très vite on comprend que leur relation est assez caduque.

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© nagabe / MAG Garden

La petite fille veille à ne pas le toucher, bien que cela la démange pourtant. Et lui, il fait attention à ce qu’elle ne le touche pas par inadvertance. Ce qui veut dire qu’elle a tendance à  s’occuper un peu plus de leur maison et à bien l’écouter. Même si très vite, on se rend compte qu’elle le mène un peu à la baguette. Que pourrait faire un adulte, un monstre qui plus est, face à la jovialité d’une telle petite fille ? Surtout qu’il semble en savoir beaucoup sur le pourquoi personne ne vient la chercher.

En réalité, on apprend que ceux à l’Intérieur craignent véritablement l’Extérieur et les monstres présents. Ils traqueraient même les condamnés afin de ne pas propager le « virus », que ce soit des enfants ou autres. En ce sens, on se rapproche des contes traditionnels où on ne fait pas la part des choses. Chacun est touché, ni plus ni moins. Et donc c’est survie avant tout.

Mais ici ce qui est brillant, c’est le graphisme. On ne se croirait pas dans un manga. La petite fille est simple : le visage n’est pas typé japonais. Et rien que pour cela, on peut dire qu’on se trouve dans un joli conte. Les illustrations sont saisissantes. Elles sont à la fois évanescentes et puissantes. Leur maison, et le bureau du monstre, « Professeur » comme elle le surnomme, sont bourrés de détails. La forêt fait simple, mais en même temps le (la?) mangaka joue à la perfection avec les ombres. Résultat : le monstre semble se fondre dans le décor. Bien que les visages des humains soient simplistes également, ils sont très expressifs. Trop peut-être, à nous mettre mal à l’aise. Le (ou les) monstre(s) ne sont d’ailleurs pas forcément très détaillé, mais leur visage reste abordable et curieux. À l’instar de la fillette, nous sommes nous aussi conquis.

En conclusion

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© nagabe / MAG Garden

Même si ce premier tome nous laisse sur notre faim, surtout avec la toute dernière page, il est essentiel de le découvrir ! On se retrouve dans un condensé lyrique et fantastique extrêmement bien dosé. L’émotion est présente, et bien distribuée. L’aperçu de l’univers déjà suffisamment cohérent pour qu’on saisisse déjà ce qui va ou pas dans leur quotidien. D’ailleurs, l’histoire à l’origine même de leur relation, est racontée sous forme de conte. Une jolie mise en abîme bienvenue !

Si vous cherchez un titre sans prétention, mais qui pourtant vous bousculerait, alors foncez sur L’Enfant et le Maudit ! Cette série, visuellement, est envoutante et mystérieuse à souhait. L’histoire prenante car on se surprend à reprendre son souffle. Et cette fin… Ce cliffhanger ! Mais il faudra patienter jusqu’au second volume prévu en mai pour savoir les tenants et aboutissants…

Retrouvez plus d’information, sur le facebook des éditions Komikku, mais aussi sur leur twitter. N’hésitez pas à faire le #Nagabe pour voir de nouvelles illustrations 😉

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