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Hommage au studio Ghibli, et si on découvrait le mook ?!

Entre l’annonce de MIYAZAKI Hayao de son retour proche dans la vie active et celle de la sortie estivale d’un film, Mary’s Flower, par les anciens du studio Ghibli… Nos confrères d’AnimeLand ont décidé de sortir un mook hommage !

Un bel ouvrage entre le hors-série habituel du magazine et un roman documentaire, publié par les éditions Ynnis. Un hors-série bienvenu qui resitue chaque film dans son contexte, sa thématique et l’époque ! Une belle manière de (re)découvrir chacun d’entre eux et d’obtenir un bel ouvrage de collection au passage ! Journal du Japon était présent lors du vernissage pour la sortie du mook, et a pu rencontré quelques rédacteurs. Pour en savoir plus, c’est par ici.

Ghibli, les artisans du rêve : pourquoi et comment ?

mook-ghibli-ynnis-213x300Deux ans. Oui, deux longues années que le groupe AnimeLand travaille sur ce mook. Après mûre réflexion sur le sujet, vu que deux hors-série existent déjà sur Ghibli, un renouveau était nécessaire, avec l’idée d’offrir cette fois un objet recensant tous les films depuis le début du studio, en les replaçant dans leur contexte et leur époque ou même dans leur parcours à l’international. Ils ont invité leurs rédacteurs à y participer et à transmettre leur passion pour tel ou tel film en offrant du plaisir au lecteur, pour un bel ouvrage et un bel hommage.

Dans cette optique qu’AnimeLand s’est donc approché des éditions Ynnis pour échanger avec eux autour d’un formant innovant, tout en gardant les codes du magazine pour ne pas perdre le lecteur. C’est donc le mook, forme hybride entre livre et magazine, qui s’est imposé.

hommage-ghibli-ext-1-ynnis-213x300L’ouvrage en lui-même est de belle facture, avec un format proche d’un magazine, et de belles double-pages contenant texte et illustrations du studio. Plusieurs thématiques permettent de refaire le parcours du studio au travers des films et des pages en reprenant les débuts des deux réalisateurs MIYAZAKI Hayao et TAKAHATA Isao avant d’avancer au fil des années et des thèmes chers à ces deux grands hommes. On termine ensuite l’ouvrage sur le bonus non négligeable de l’ouvrage : une galerie d’illustrations réalisée par une vingtaine de dessinateurs français rendant hommage au studio avant de découvrir le début d’une numérisation en 4K de la série Conan, le fils de futur (1978), retravaillé en ce moment-même en France grâce à l’appui de la cité du cinéma à Paris.

Afin de vous donner un aperçu de l’atmosphère du mook, de son contenu et des plumes qui y ont contribué, mais aussi pour échanger autour des fascinantes ouvres du studio Ghibli, Journal du Japon est parti à la rencontre de quelques rédacteurs et illustrateurs du mook pour les soumettre à un petit test de personnalité made in Ghibli !

Mook Ghibli : des passionnés de tous horizons

Cinq rédacteurs/illustrateurs, en lien de près ou de loin avec le milieu de l’animation, ont joué le jeu.

Romain Dasnoy tout d’abord qui fait de la production musicale, mais qui est aussi co-fondateur de Wayô Records et Overlook Events. Il est également journaliste et auteur, notamment chez Ynnis Éditions et Pix’n Love. Il est le producteur du concert officiel Ghibli, prévu en juin prochain à Paris.

Amandine Girard ensuite qui est peut-être mieux connue auprès du public par son nom d’artiste : Koni. C’est une jeune concept artist illustratrice qui travaille actuellement pour une filiale d’Ubisoft mobile à Paris. Étant une grande passionnée de dessin autant digital que traditionnel, elle en a réalisé un pour le mook.

Mathieu Pinon, qu’on ne présente plus. Il est journaliste et pigiste depuis de longues années pour la société Anime Manga Presse (Animeland, Japan LifeStyle) et écrit actuellement pour Coyote Mag et AnimeLand, tout en publiant des livres portant sur les aspects humains, sociaux et parfois subversifs de la culture manga (108 étoiles du Japon…).

Dans le domaine du journalisme passionné, Gersende Bollut était également présent. Grand amateur d’animation depuis l’enfance, il s’est tourné vers ce milieu lors de la diffusion de Mon voisin Totoro à la télévision. Il est journaliste pour le magazine Zoo, AnimeLand mais écrit aussi pour Télérama.

Et enfin, Pa Ming CHIU qui travaille en tant que journaliste jeu vidéo, manga et anime depuis plusieurs années, et depuis 15 ans chez AnimeLand. Il est également scénariste de bande-dessinée (Alice et Valentine) et dessine aussi. Il a écrit et dessiné pour le mook.

Le test de personnalité façon Ghibli…

Journal du Japon : Quel est le film du studio Ghibli qui vous représenterait le plus ?

nausicaa_829547-300x188Gersende Bollut : Nausicaä, de la vallée du vent, qui préside au studio Ghibli, mais l’un des rares films, tous confondus du studio, qui a changé mon rapport à la nature. Et je ne parle pas seulement d’un choc esthétique ou narratif. Non, c’est plus profond même si parfois MIYAZAKI Hayao s’est répété par la suite dans ses films avec le même genre de thématique.

Romain Dasnoy : Je pencherai pour Kiki la petite sorcière. Un film qui, sous une simplicité apparente, comporte de vraies thématiques, une véritable profondeur. Et qui accessoirement possède une dimension artistique vraiment au-dessus du lot, notamment sa musique, d’où je me rapproche fortement. Mais aussi pour sa narration, et ses émotions – certes, toujours dans la simplicité et dans la retenue – mais non moins aussi présentes qu’ailleurs.

Pa Ming CHIU : Je citerai Mon voisin Totoro car c’est le premier film que j’ai vu et qu’il m’a marqué pour cela, et car en terme de narration il est très particulier. Il ne raconte à la fois rien et plein de choses. En tant que scénariste aussi, c’est très important à mes yeux de voir que ce genre de choses est possible. Malgré le thème de la famille et du rapport à la nature en sous-texte, ce film est avant tout une question de sensibilité et de poésie.

le_tombeau_des_lucioles_11953-300x225Mathieu Pinon : Le tombeau des lucioles, car ceux qui me connaissent le savent, quand j’exprime mon avis je l’exprime de manière catégorique et argumenté. Et quitte à mettre les pieds dans le plat et à déplaire à certains en étant difficilement digérable ensuite. Cela n’est pas un problème car c’est quelque chose que je tiens à affirmer et exprimer. Donc comme pour ce film, ma façon de penser n’est pas facile à appréhender la première fois. Et ça peut mal passer, mais quand ça passe ça vaut la peine. J’ose estimer que c’est bien le cas. Et même si ça ne plait pas à tous, tant pis, moi ça me convient.

Amandine Girard : Princesse Mononoké est le film qui me représente le plus, et celui qui me touche vraiment. Depuis mes débuts dans le dessin, j’ai toujours illustré des personnages féminins forts au caractère déterminé. Et indépendante avec une volonté de fer. C’est donc pour ceci que je me sens très proche de ce film. Mononoké et Dame Eboshi correspondent parfaitement à mon idéal du personnage féminin et ce que j’aime faire dans mes travaux ! Le petit plus ? J’ai découvert l’univers du studio Ghibli grâce à ce film.

Quel personnage parmi les différents films vous correspondrait le plus en termes de caractère, de personnalité ou de valeurs ?

R. D. : Je dirais Kamaji dans Le Voyage de Chihiro. Il est enfermé dans une pièce à travailler, tout en étant très bien organisé pour effectuer plusieurs tâches à la fois. Certes lui a six bras, mais la métaphore du forcené du travail me correspond malheureusement assez bien !

porco-rosso-wallpaper-300x206M. P. : Pour moi aussi, c’est un autre papy, Picolo dans Porco Rosso, chez qui Marco va pour faire son nouvel hydravion, un technicien de génie. Non seulement car il prend de l’âge mais parce qu’il sait qu’il ne peut pas faire les choses tous seul. Il s’entoure donc des meilleures personnes pour faire le meilleur hydravion. Même des plus improbables car il est construit entièrement par des femmes. On ne le voit pas assez alors qu’il est important. Pour moi il représenterait même un peu MIYAZAKI plus que Marco.

G. B. : Par rapport à la question précédente où j’aurai voulu ressembler à Nausicaä pour son rapport à la nature, son empathie pour les autres, son humanisme… Je ressemblerai plus à Jirô le personnage principal de Le vent se lève : pour son côté obstiné. Et qui se perd dans son travail, en ayant tendance à diriger peut-être un peu ses proches et à imposer sa passion avant tout. Donc pour rester objectif je lui ressemble d’avantage que Nausicaä.

téléchargement-1-300x162P.Ming : Là je choisirai Chihiro pour une question de vécu peut-être. Lors d’un moment dans mon adolescence… Sans avoir vécu totalement la même chose qu’elle car ce n’est pas possible, j’ai eu ce moment initiatique qui m’a fait devenir plus adulte je pense.

A. G. : C’est difficile à dire, je m’identifie un peu à chaque personnage des œuvres du studio… mais je dirais que celui qui me correspondrait le plus serait Haru du Royaume des Chats. Pourquoi ? Pour son manque de confiance en elle ainsi que ce sentiment de ne pas être à sa place. Mais je reste aussi très proche de Mononoké pour le caractère fort et déterminé.

Quelle héroïne des films du studio Ghibli vous a le plus marqué ?

M. P. : Sans hésiter Kaguya, dans La princesse Kaguya, car autant Nausicaä m’avait bluffé, et autant je suis fou amoureux de Fyo dans Porco Rosso, mais dans ce film  il y a cette scène magnifique avec Kaguya où elle court en perdant peu à peu chaque pan de son kimono. La soif de liberté d’un personnage n’a jamais été aussi bien représentée à mes yeux. Donc elle reste la plus marquante pour moi. Mais personnellement, le personnage féminin le plus intéressant pour moi autrement c’est l’héroïne de Umi ga kikoeru (Je peux entendre l’océan), Rikako : une femme de la vraie vie avec des défauts et des faiblesses. Et peut-être qu’on ne la retient pas assez à cause de ça, mais elle très est intéressante.

hqdefault-300x225A. G. : Chihiro m’a beaucoup marqué comme personnage… Elle passe quand même dans un autre monde et se voit déstabilisée par ce qu’il l’entour. Un monde qui lui ait totalement inconnu, et ses parents transformés en cochons et malgré tout ça… Elle reste calme et affronte les différents bouleversements qui s’opèrent autour d’elle ! Au fur et à mesure du film, son personnage grandit et c’est cette dernière partie qui me fait la choisir. Après si on parlait plutôt d’une héroïne favorite… Je reste encore sur Mononoké pour les mêmes raisons que la question précédente.

P.Ming : Sans hésiter, Setsuko dans Le tombeau des lucioles. Ne serait-ce que voir une seule image de cette enfant me brise le cœur. Chaque fois c’est la même chose. Bien sûr il y a d’autres femmes bouleversantes dans l’univers Ghibli (comme Nausicaä, ou même Mononoké). Mais aucune ne m’a autant retourné émotionnellement.

R. D. : Il y en a tellement… San de Princesse Mononoké, Nausicaä dans le film éponyme… mais je pense à une autre « héroïne », Setsuko moi aussi pour Le Tombeau des Lucioles. C’est l’un des films les plus marquant de ma vie. La petite fille, dans sa dimension dramatique et humaine, me rappelle toujours la petite fille au manteau rouge de La Liste de Schindler. Ces deux films partagent, malheureusement, une même réaction de ma part : je ne peux plus les voir.

G. B. : Je pense que vous l’aurez compris avec mes réponses précédentes, mais pour moi c’est Nausicaä à nouveau.


Pour voir la suite de l’interview que j’ai écrit pour Journal du Japon, je vous invite à aller voir l’article original : Hommage au studio Ghibli.

Vous pouvez aussi suivre l’actualité d’AnimeLand sur leurs réseaux sociaux (facebook et twitter), mais également celle des éditions Ynnis (facebook). Pour information, le mook était déjà victime de son succès il y a peu. Une réimpression a normalement été réalisée pour satisfaire ceux qui n’auraient pas eu leur exemplaire ! Et pour un avis plus personnel de ma part c’est sur ce lien : Ghibli, les artisans du rêve : un mook à lire !

Merci !

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