Mangas,  Shonen

Pétales de réincarnation ou le faux-semblant !

presentation-technique-petales-reincarnationPétales de réincarnation
Éditeur : Komikku
Auteur : KONISHI Mikihisa
Date de sortie du 1er volume : 09/06/2016
Nombre de volumes : 4 (en cours)
Prix : 7,90 €

Résumé (4e de couverture du tome 1) :

Il est temps d’éveiller le talent qui est en vous !

Avec la « branche de réincarnation », il est possible d’utiliser un talent venant tout droit d’une vie antérieure ! Celui-ci peut tout aussi bien être celui de héros, de grands hommes, ou alors, celui de meurtriers ou de despotes… Le risque est donc très élevé et on se prête pas au jeu à la légère… les conséquences pouvant mener au bien, ou conduire au pire désastre.

Miyamoto Musashi, Newton, Einstein, Picasso, Nightingale… Les talents des grands de ce monde ressurgissent. Le futur ne sera plus jamais le même !!

Résumé (complément) :

L’histoire nous fait rencontrer un lycéen, Toya Senji qui ne cesse de se chercher un talent. Adorant son frère décédé, qui était un génie, il a développé un complexe d’infériorité. Rejeté par ses parents, et vivant dès lors seul, Toya ne s’arrête jamais. Il tente mille et une activités (sport, jeux, études…) pour trouver son domaine de prédilection. Mais il échoue chaque fois, à s’en rendre presque malade. Jusqu’au jour où il va croiser Haito, une camarade de classe. Une rencontre pour le moins originale. Il découvre en effet bien vite que la lycéenne se bat comme un samouraï la nuit. Et pour cause, elle aurait obtenu ce talent d’un bretteur du passé.

Très vite Toya va comprendre qu’il est possible pour lui aussi d’obtenir un talent. Cela grâce à une « branche de réincarnation », qu’utilise elle-même Haito. Mais elle le met en garde : on ne sait jamais quel genre de talent on obtient, et s’il sera bon ou mauvais. Très vite il décide de la suivre, et va découvrir un monde bien plus mystérieux qu’il ne le pensait de base, mais à lui de choisir. Obtenir un talent ou pas ? Et à quel prix ?

Critique de Pétales de réincarnation :

petales-reincarnations-1-komikkuTout d’abord je tiens à dire que je suis surprise de voir ce titre classé en shonen. Enfin, si on regarde le magazine dont il est tiré, disons que ce n’est pas surprenant (Comic Blade). Même si je ne suis pas 100% ok avec le classement. Ou alors le genre du shonen a tellement évolué qu’il incorpore beaucoup plus de titres. C’est simple, pour moi, ce titre est un seinen. Le schéma classique du shonen type nekketsu, pour moi, il n’y en a pas. Et pourtant, nous en sommes déjà à 4 volumes. Et sans aller jusque-là, le sujet même est assez violent à certains passages.

Mais qu’importe. Je ne suis pas là pour parler du genre, mais de la série en elle-même. Et franchement, j’ai été agréablement surprise. Dans le bon sens même ! Déjà, le sujet même de Pétales de réincarnation est suffisamment original pour titiller la curiosité. Imaginez-vous dans un monde où il serait possible d’obtenir un talent. Certes aléatoire et on ne sait trop à quel prix, mais tout de même ! Vous vous trouvez nul, et on vous offre la possibilité de changer, d’évoluer même.

Je pense que beaucoup seraient tentés par l’expérience. À commencer par moi. Oui, qui n’a jamais rêvé de pouvoir faire quelque chose d’extraordinaire ? Bon, sans aller dans l’optique des génies de tout temps, juste être polyglotte ou ce genre de chose… Rien que ça, ça fait rêver. Alors oui, je me suis lancée dans la lecture de la série pour cette première chose d’abord. Et pour l’ambiance ensuite.

Et puis avouons-le, tout ceci a un petit côté X-Men assez sympathique. L’ambiance est en effet très particulière. D’un côté les gens normaux, de l’autre ceux avec un talent. Mais même ces derniers semblent diviser suivant leurs idéaux. On arrive ainsi bien vite à deux catégories : les Grands hommes ou les Criminels. Notez par là ceux qui ont réalisé des Inventions qui ont révolutionné leur époque, ou mis en avant des théories qui les ont permis. Et de l’autre les pires hommes de l’Histoire, aussi bien à l’international qu’au sein de leurs pays (serial killer, généraux…).

petales-reincarnations-2-komikkuRésultat : on croit très vite que la série a un côté manichéen d’habitude propre aux américains, mais où les japonais excellent aussi. Et pourtant ! Au final, depuis le troisième volume, on se pose pas mal de questions. Est-ce que les « gentils » sont vraiment les « gentils » et inversement pour les « méchants » ? Quel est le but de cette « guerre » qui semble durer depuis un moment ? Et comment tout cela a-t-il commencé ?

Car oui, au final Pétales de réincarnation, c’est ça : du faux semblant ! Sans aller trop dans le détail, afin de ne pas spoiler (je déteste ça), mais en donnant quelques informations : tout est remis en question. Ou en partie dans les deux derniers volumes sortis. Ce qui rend l’attente de la suite d’autant plus insupportable. Mais revenons au point de départ. Toya est une sorte d’anti-héros. Du moins à mes yeux, c’est ce qu’il en ressort. Son caractère ne me fait ni chaud ni froid. Sa personnalité en est donc plutôt quelconque à mes yeux. Il est plutôt travailleur, mais aussi manipulateur à ses heures perdues, et plutôt égoïste.

On comprend bien vite que le fait qu’il ne possède aucun talent, malgré qu’il soit bon dans ses études, le frustre énormément. Il est à la recherche de son domaine de prédilection, et on voit qu’il se donne du mal pour le trouver. Il fait donc plutôt solitaire. Et en même temps, cela lui donne un côté un peu cinglé sur les bords. Un héros pour le moins banal donc, et où, pardonnez-moi, on comprend bien vite pourquoi il n’a pas de talent. C’est dur à dire mais il est le type même de personne où… en effet, on ne peut que lui dire de laisser tomber. Mais ce qu’on ne peut lui reprocher c’est sa ténacité et sa détermination.

petales-reincarnations-3-komikkuRésultat, quand il découvre Haito en plein combat, est-t-il surpris quant à ses capacités hors du commun. Jusqu’à ce que très vite, elle devienne une sorte d’obsession pour lui, ou plutôt ce qu’elle lui révèle. Avec une « branche de réincarnation », on obtient un talent, quel qu’il soit. Ce point va le soumettre à une pression psychologique énorme. Il en est obnubilé, tout en sachant que s’il en trouve une, un choix s’offrira à lui. Car oui, aucun retour en arrière n’est possible, et impossible de savoir si le talent sera « bon » ou « mauvais ». Il obtient par ailleurs ses réponses d’un certain Newton qui mettra du temps à se présenter à lui, conversant à partir d’écrans. Mais ce dernier appartient au groupe des Grands hommes. On l’apprend bien vite, et ce dernier donnera donc sa propre version de ces branches et du reste.

Rassurez-vous. Toya fera son choix beaucoup plus vite qu’on ne le pense. Mais nous n’en aurons le résultat que dans le second volume. À ce niveau-là, l’auteur va assez vite en besogne. C’est peut-être ce qu’on reprocherait d’ailleurs. Car à peine Toya a-t-il fait son choix, et commence-t-il à vivre un nouveau quotidien qu’on embraye sur le sujet suivant. La bataille qui semble opposé les Grands hommes et les Criminels. Tout en instaurant un brin de mystère avec l’apparition d’une organisation secrète qui les traquerait. Mais bref, tout ceci est une autre histoire.

Toya commence donc à évoluer dans un nouveau monde enfin à sa portée. Et tout en gardant ses propres mystères, se retrouve embarqué malgré lui dans une bataille qui le dépasse. D’autant plus que comme je le disais, dans cette dernière tout est chamboulé. Les méchants, les gentils… Newton dit-il toute la vérité ? Les Grands hommes sont-ils vraiment tous exempts de « criminalité » ? Pourquoi se battre ?

petales-reincarnations-4-komikkuEn somme, de nombreuses questions sont soulevées, et cela même alors qu’on obtient des réponses à ce que deviennent réellement les personnes ayant utilisé les branches. Ou en partie. Ont-ils un avenir ?

Je fais le choix de ne pas rentrer dans les détails, mais les talents sont vraiment bien représentés. Les références aux hommes du passé et à leur histoire est bluffante de réalisme. Par exemple, si on prend Darwin, son talent consistera en l’utilisation de ses connaissances sur la classification universelle des espèces. Cela lui permet d’améliorer son corps en conséquences. Autant dire que ça a un petit côté mutant bien sympa ! Et cela sera le cas de chaque talent mis en avant. Toya en rencontre et en découvre quelques uns lors de la bataille.

Et nous lecteurs les découvrons au fur et à mesure. L’auteur vient ensuite étayer chacun d’une fiche technique : il rappelle leur histoire originelle. Donc aucun aperçu de la vie d’avant le talent, mais bien du passé. Tout est donc extrêmement varié. D’ailleurs, l’auteur a fait le choix de ne pas forcément respecter le sexe d’origine pour tel ou tel personnage historique. Au niveau du physique c’est la même chose.

Résultat : le dessin est vraiment dynamique et accrocheur. On a hâte de découvrir les noms de ceux qu’on croise, on spécule et on apprécie le résultat final. Le dessin n’est pas ultra détaillé, mais suffisamment précis et expressif pour nous faire sentir en immersion lors des combats. Et lors de décisions à prendre. Le jeu avec le noir, blanc et rouge pour ses illustrations est magnifique. On sent tout de suite que l’ambiance n’est pas rose. Les pétales nous rappellent sans cesse la métaphore du sang, qui est souvent versé dans la série. Et cela accentue le côté sombre qui ressort parfaitement.

En conclusion

Vous l’aurez compris : Pétales de réincarnation est une série d’action. Mais une série jouant sur divers sujets. L’obtention d’un objet permettant de changer totalement son être le plus profond. Une guerre entre talents aux idéaux passablement différents (vraiment ?). Une décision définitive d’un nouveau mode de vie et l’ambition qui va avec. Un monde de faux semblants donc où on ne sait trop où cela peut mener. Et surtout un quatrième volume qui nous laisse sur notre faim avec la révélation d’un traître, et non des moindres ! Toya semble encore imparfait, mais changera-t-il ? Qu’adviendra-t-il de lui à l’issue de la guerre en cours ? Et qui a raison au final ? Les Grands hommes ou les Criminels ? Réponse, on l’espère avec le prochain tome prévu pour avril. La seule déconvenue sera qu’à partir de là, on sera calé sur le rythme de parution japonais.

Pour suivre la série ou l’éditeur, rendez-vous sur leur page facebook ou leur compte twitter !

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