UNE de l'article sur De l'autre côté du ciel par Art House et le Studio 4°C
Animation,  Films d'animation

De l’autre côté du ciel – Poupelle of Chimney town – Conte enchanteur

Fiche technique

Format original : Album jeunesse
Studio d’animation : Studio 4°C
Diffuseur : Art House Film
Réalisateur : HIROTA Yūsuke
Œuvre originale : NISHINO Akihiro
Character-design : FUKUSHIMA Atsuko
Structure scénaristique : NISHINO Akihiro
Date de diffusion du film en France : Sortie le 17 août 2022
Genre : conte, fantastique
Durée : 1h40


Résumé / Synopsis :

Lubicchi vit au milieu de grandes cheminées dont l’épaisse fumée recouvre depuis toujours le ciel de sa ville. Il aimerait prouver à tous que son père disait vrai et que, par-delà les nuages, il existe des étoiles. Un soir d’Halloween, le petit ramoneur rencontre Poupelle, une drôle de créature avec qui il décide de partir à l’aventure, à la découverte du ciel.
(Source : Art House)

Critique du film De l’autre côté du ciel

Attention, joli petit bijou en approche avec De l’autre côté du ciel – Poupelle of Chimney Town. Si vous souhaitez connaître le nom japonais c’est le suivant : Entotsu Machi no Poupelle. À l’origine, c’est une histoire pour enfant, un livre illustré comme on peut en trouver sur les étagères des librairies. Sauf que cette histoire est un joli conte, à tendance écologique mais pas seulement qu’il est bon de connaître et découvrir.

L’histoire qui nous est contée est celle d’une ville, aux grandes cheminées, crachant jour et nuit des volutes de fumées noires et nocives pour les habitants. En effet, de plus en plus de personnes semble souffrir d’asthme sans traitement efficace. Dans ce monde somme toute industriel, vit un petit garçon, Lubicchi, 10 ans, quelque peu solitaire, forcé de travailler pour faire vivre sa famille. On apprend bien vite que le père n’étant plus là, la responsabilité lui incombe comme sa mère est malade.

Il a donc choisi comme métier celui de ramoner ces fameuses cheminées qui crachent encore et encore ces volutes de fumées nocives alors même qu’il est sujet au vertige. On comprend rapidement qu’il vagabonde seul, sans ami du moins… Jusqu’à sa rencontre avec un étrange personnage : l’homme-poubelle. Bon gré malgré, il lui sauve la vie et lui propose de devenir son ami, et lui trouve un nom : Poupelle Halloween. Pourquoi Halloween me direz-vous ? Parce que l’intrigue débute réellement le jour de la fête de Halloween, ce « monstre » apparait donc un peu comme un cadeau pour le jeune Lubicchi.

© Akihiro Nishino / “Poupelle of Chimney Town” Production Committee

Mais dès que Lubicchi sauve cet étrange personnage, fait de déchets, mais avec un cœur et une innocence pur, les ennuis commencent dans la Ville Cheminée car sa présence est vue d’un très mauvais œil par les hautes instances : les Inquisiteurs. On saisit en effet assez facilement qu’il existe certaines règles à respecter dans cette ville coupée du reste du monde : ne pas regarder vers le haut, ne pas croire en ses rêves et surtout ignorer la vérité.

Ainsi, un climat de peur ou du moins qui semble l’être, existe en ce lieu. Très vite on apprécie l’innocence de Lubicchi qui rêve secrètement des étoiles. Son père semblait être un homme croyant dur comme fer qu’elles existaient. Mais aussi que tout un monde les attendait au-delà de la fumée. Cette pensée ayant fait son chemin dans l’esprit de son fils, l’histoire tourne autour de cet aspect. Poupelle découvre effectivement le rêve du petit garçon et décide de l’embrasser à son tour. Tous les deux vont donc apprendre à s’apprivoiser et à s’apprécier mutuellement.

Cette nouvelle relation, tout en douceur et honnêteté, va être plusieurs fois mis à mal. Autant par les autres enfants du quartier que par la ville elle-même et ses habitants. Cela simplement parce que la différence qui risque de mettre en péril la petite vie tranquille est mal perçue. Mais une amitié nouvelle peut-elle survivre à tant de rancœur et de frayeur face à l’inconnu ? De l’autre côté du ciel, est bien ce genre de récit, qui sur une base écologique, explore une amitié naissante.

© Akihiro Nishino / “Poupelle of Chimney Town” Production Committee

On se prend en effet d’affection pour ce duo improbable, qui n’est pas sans rappeler d’autres histoires. On retrouve un peu de l’univers de Antoine de Saint-Exupéry, du Studio Ghibli dans l’aspect voire même un peu Tim Burton. Il faut dire que l’aspect général de Poupelle rebute, totalement créé à partir de déchets. Et pourtant ce dernier est réellement expressif et attachant. Mention spéciale en ce sens à son seiyuu qui nous livre un travail remarquable. Le héros, Lubicchi, qui souffre de l’absence de son père est lui aussi criant de réalisme. Il cherche simplement sa place en ce monde, et souhaite rester fidèle à ses valeurs. L’un et l’autre se complètent un peu, et Poupelle apprend à être un véritable ami pour le petit garçon.

Même si la ville et les Inquisiteurs souhaitent les séparer ou s’en débarrasser, ensemble, rien ne semble les arrêter. Et ce n’est pas la rencontre avec un mineur extrêmement bavard qui indiquera l’inverse ! Ce dernier croit les deux compères et va même décider de les aider dans leur propre aventure, car après tout, l’aventure c’est fun ! Et c’est ce que tout le monde devrait rechercher.

Vous l’aurez donc compris, mais De l’autre côté du ciel, en-dehors de son conte, reste un film d’animation, le premier du réalisateur avec des personnages marqués. On les distingue aisément, on les apprécie ou les déteste tour à tour, on les couve d’un regard attendri et on a peur pour eux. Bref, on se sent en immersion totale auprès d’eux. Les décors et la Ville Cheminée fait ainsi le reste. Car c’est également un personnage en elle-même. On y ressent en effet bien les ans passés à cet endroit entouré de fumées et son évolution. Un vrai bonus qui fonctionne à l’image, d’autant qu’il s’agit ici d’un mélange de 3DCG et de 2D !

© Akihiro Nishino / “Poupelle of Chimney Town” Production Committee

Car oui il faut en parler. Au-delà de l’histoire et des personnages, on ne peut que saluer le travail d’animation effectué par le Studio 4°C. Comme je le signalais juste avant, on a ici un film d’animation en majorité 3D mais… ce n’est pas figé. Du moins, c’est mon avis personnel. J’ai réussi à ressentir autant de choses qu’avec un film en 2D. Je pense réellement que cela vient d’un tout. L’histoire a été pensé pour rendre une adaptation fidèle au livre illustré, ou en tout cas à destination des enfants.

Ici on peut donc dire que cela fonctionne. Seuls certains décors sont en 2D, le reste étant exclusivement en 3D, mais cela ne choque nullement. C’est même ce qui fait un peu le charme de ce film et qui permet de véhiculer les messages derrière : la tolérance, l’ouverture d’esprit, l’écologie, l’innocence… Même si tout n’est pas si simple pour nos héros, ils arrivent à avancer face à l’adversité pour offrir le plus beau des final. Ce studio est connu pour l’un des premiers à avoir utiliser la 3D et cela s’en ressent de par la fluidité ici. La Ville Cheminée est réaliste, et omniprésente, et les personnages arrivent à exprimer quelque chose, alors qu’habituellement la 3D ne le permet pas si bien.

Et puis quel serait un petit billet sans mentionner les musiques ? Elles servent à merveille les différentes scènes de ce film : petite mention spéciale à mes yeux pour celle qui m’a rappelé un petit côté jeu vidéo de plateforme. Elle est réalisée par Yûta BANDOH qui a également travaillé sur le film BELLE de Mamoru HOSODA. Peut-être est-ce à cause de ce point ou non mais par moment les musiques m’ont rappelé l’ambiance de Your Name également. Peu de chansons chantées, mais quand elles apparaissent, elles portent le récit et accentuent un moment crucial du film.

© Akihiro Nishino / “Poupelle of Chimney Town” Production Committee

Conclusion

En somme, ce film d’animation est un petit coup de coeur récent pour moi. J’y ai pris un réel plaisir. J’avais raté son avant-première qui avait eu lieu en octobre dernier à Paris, et je n’avais pu me rendre à Annecy. Le film y était en effet présenter lors du festival. J’attendais donc avec impatience sa sortie et je suis ravie qu’il sorte au cinéma !

Un si beau film, grand public, sur grand écran, cela permet d’en saisir toutes les nuances, toute la colorimétrie, les détails et j’en passe. On passe un agréable moment et on prend plaisir à découvrir la réalisation du rêve de Lubicchi et son père, même si son dernier n’est plus, continuant à vivre dans leurs pensées. Une belle histoire qui raconte quelque chose du début à la fin, avec un duo qui fait mouche dans le cœur des spectateurs. Je le recommande chaudement. Profitez vite pour aller le voir au cinéma avant qu’il n’y soit plus !

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